jeudi 17 mai 2012

FOLKLORE KABYLE

Eugène Dumas, auteur de: « La Kabylie, traditions ancestrales » explique: « Les Kabyles, seuls parmi les nations musulmanes, possèdent un code à eux, dont les prescriptions ne dérivent ni du Coran, ni des commentaires sacrés, mais d’usages antérieurs qui se sont maintenus à travers les siècles, à travers même les changements de religion. C’est ce droit coutumier que les Amines consultent en toute occasion. Les vieillards, les savants l’ont reçu traditionnellement ; ils en conservent le dépôt pour le transmettre intact à leurs enfants ».


1.Exemple des "Idhebalen", groupes de musique traditionnelle kabyle: 







2.Les Bijoux Kabyles:

Leur particularité est la présence d’émaux de couleurs différentes (bleus, verts,
jaunes pour les pièces récentes) qui contrastent avec le rouge vif du cabochon en
corail serti. L'émail est une poudre qui se compose en général de sable, de minium,
de potasse, et de soude finement broyés. A température élevée, il se vitrifie. Les
différents oxydes utilisés pour le teinter sont :
*l'oxyde de chrome pour le vert foncé translucide.
*l'oxyde de cobalt pour le bleu translucide.
*le bioxyde de cuivre pour le vert clair opaque.
*le chromate de plomb pour le jaune.
La préparation en est complexe et de nos jours, les artisans se contentent d'acheter
des émaux prêts à l'emploi.
La technique de l'émaillage pratiquée en Kabylie revêt un caractère particulier qui
consiste à délimiter les parties des bijoux destinées à être colorées. Pour cela des
fils en argent sont soudés sur une plaque d'argent. Ils délimitent des compartiments
qui reçoivent les émaux. En outre une concentration plus ou moins importante de
substance colorante permet d'obtenir des couleurs plus ou moins vives ou plus ou
moins sombres, mais la marge de manoeuvre du bijoutier est très étroite.
Après un séchage à l'air ambiant, la pièce de bijouterie est placée dans un four. Les
émaux ne prendront un aspect brillant et lumineux qu’après avoir été refroidis. La
moindre erreur de dosage ou de température peut entraîner une catastrophe. Trop
concentré ou au contraire trop dilué, le colorant ne cristallise pas ou donne un
résultat médiocre. De plus aucune reprise n’est possible. Cependant, l’artisan a une
très grande connaissance de son travail et il rate rarement une pièce, allant même
jusqu'à obtenir de très subtiles variantes de couleurs. Outre l'émaillage l’artisan
utilise d'autres techniques telles le filigrane, la granulation, l'incision et la gravure
sur plomb.
Pour la soudure, l'artisan kabyle utilise différents titrages d'argent. Le corps du
bijou est en argent pratiquement pur (titrage supérieur à 900 millièmes). Pour les
soudures les alliages utilisés vont de 831 millièmes à 475 millièmes d'argent par
partie (la partie restante étant du borax et du cuivre) et le bijoutier utilise cinq
alliages de titrages décroissants. Leur température de fusion va de 830° à 700°c.
S'il multiplie les soudures, l'artisan doit en effet utilisé des alliages dont le titrage
est de plus en plus faible et dont le point de fusion est de plus en plus bas. Ceci
signifie que lorsqu'il fait une soudure, il est capable d'évaluer à moins de trente
degrés près la température de sa lampe à souder, sans quoi il dégraderait gravement
le bijou qu'il travaille.
La température optimale de soudure d'un alliage étant d'une petite dizaine de degrés
au-dessus de son point de fusion, l'atteindre est un véritable exploit d'autant que la
lampe à souder est le plus souvent artisanale. Malgré ces contraintes extrêmes,
l'artisan kabyle rate très rarement une soudure, sachant obtenir la température
optimale. Plus qu'un artisan, il est un artiste du feu !



 Vidéo: La Femme Kabyle et ses Joyaux:




3.La poterie Kabyle:


L'histoire de la poterie remonte à l'an 670 de notre ère. Cette période coïncide avec la création de la ville de Kaïrouan, première ville musulmane d'Afrique du Nord, symbole du triomphe définitif de l'invasion arabe. 




A partir de cette date et jusqu'au XIème siècle. tous les principes civilisationnels vont provenir uniquement de l'0rient.
Au milieu de ce siècle, nous verrons alors déferler sur la Berbérie Orientale un flot d'envahisseurs nomades envoyés par le calife du Caire. cela restera un événement capital qui ne manquera pas de bouleverser la physionomie du pays.

Mais cette série d'invasions va changer les principes civilisateurs qui proviendront désormais de l'occident.

Un art complexe va voir le jour, «l'hispano-mauresque» s'ajoutera aux thèmes déjà connus en les supplantant pendant près de quatre siècles jusqu'à la domination turque qui rétablira ainsi un courant initial «Est-Ouest».

L'art de la Berbérie va s'enrichir des notions turques et vice-versa. Ce qui éclaircira bien des zones d'ombres concernant le problème des parentés de l'art africain en général.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la poterie n'est pas à proprement parler un métier. C"est une des tâches de la maîtresse de maison comme le travail de la laine; d'ailleurs le fuseau pourra servir à l'occasion à filer des vêtements aussi bien que pour polir un plat en terre cuite.

A l'origine. les poteries ont été réalisées en famille pour être échangées ensuite entre les voisines.

Dans les Aurès on dit que l'argile, source du monde: «appartient à la femme». C'est pour cela que l'on réserve souvent à celle-ci le revêtement du foyer. de la terrasse ou de l'aire à battre le blé. Les potières restent. dans un souci constant de perfection. liées aux croyances qui réfèrent aux influences réciproques de la terre féconde. en symbiose avec la nature féminine des choses dans une harmonie qui donne la vie.

La poterie joue avec le feu, avec la terre et avec cet élément vital qu'est l'eau.
Elle entre ainsi en relation avec des forces mystérieuses qui lui inspirent des secrets et des interdits.


 Vidéo:La poterie Kabyle artisanale:










UN SYMBOLE, UN DRAPEAU

1. Du symbole...


 


Ce symbole représente la liberté vu par les Imazighen d'Afrique du Nord, il a été utilisé dans les guerres comme une arme et représente aussi la dernière lettre «Z» de l'alphabet Tifinagh (Alphabet Amazigh). Il est appelé le signe AZA du peuple Imazighen, aussi utilisé au milieu du drapeau Amazigh.

2...Au drapeau Amazighe



 Tacvav Imaziɣen correspond au drapeau berbère, il est constitué de trois bandes de couleurs (bleu, vert, jaune) et orné d’un signe imaziren (la lettre Z de l’alphabet tifinaɣ) de couleur rouge. Z comme Zemeɣ qui chez les Touaregs désigne la colonne vertébrale. Il signifie « porter le mal », « porter le fardeau ». Traduit du berbère : « Je suis capable, je peux », ce n’est autre qu’un symbole de résistance. Il symbolise la liberté et l’indépendance du sujet.

On peut remarquer que l’on retrouve aussi ces couleurs sur les bijoux kabyles : les bracelets, les bagues, les colliers, les broches, la croix du sud, … Ces trois couleurs sont des couleurs spécifiques aux Berbères. On peut se demander alors : pourquoi ces trois couleurs sont-elles si souvent représentées dans l’art berbère ? Ont-elles une signification particulière ?

En fait, les trois couleurs du drapeau berbère (bleu-vert-jaune) sont symboliques, elles représentent chacune un paysage de la Numidie (nom de l'Afrique du Nord berbère av JC) :

bleu : la mer (le Bassin méditerranéen)
vert : la nature (les montagnes de toute l’Afrique du Nord)
jaune : le désert (le Sahara des Touaregs)
On raconte qu’un chef de bataille a déchiré dans un tissu ces trois couleurs et a distribué chacun de ces morceaux à trois équipes différentes en leur disant que leur but devra être au terme de la bataille d’unifier tous les Berbères (en rassemblant les trois couleurs).

Le rouge symbolise le sang, le sang grâce auquel la liberté s’arrache.

Il y a donc cette idée de sauvegarder le territoire sachant que la victoire s’acquiert avec le prix du sang.

LA LANGUE KABYLE

La langue Kabyle est une composante de Tamazight (nom berbère de la langue mère). Cette dernière est composée principalement de:
  • Le Kabyle au nord d'Algérie 
  • Le Touareg au sud d'Algérie, au Mali et Niger 
  • Le Chleuh au Maroc

1- La transcription des symboles

Pour pouvoir se communiquer entre eux, le peuple d'Afrique de nord a utilisé un style de communication reposant sur des dessins, schémas et graphismes pour désigner des besoins, des composants environnants, etc. Ci-dessous quelques exemples:



2- La transcription en Tifinagh

C'est la transcription officielle la plus ancienne de la langue berbère. Utilisée initialement par les Touaregs, elle est vite reprise par beaucoup de régions de l'Afrique de nord. Elle reste jusqu'à nos jours utilisée et enseignée dans beaucoup de pays dont le Maroc et l'Algérie. Ci-dessus l'alphabet de la transcription Tifinagh:




 
Photo signalisation trilingue dans la faculté de Tizi Ouzou :
 



3-L'alphabet  Kabyle

Dans l'alphabet Kabyle, il existe 46 lettres (un des plus grand alphabet dans le monde). 



Dans la langue Kabyle, il y a trois groupes de mots:
- Le nom et son pronom (isem d umqim-is)
- Le verbe (amyag)
- La particule (tazelƔa)
Le nom peut être concret, comme: tawwurt (une porte) - aḍar (un pied). Ou abstrait, comme: taguni (le sommeil) - tamusni (le savoir)
Le verbe désigne une action, comme: fren (choisir) - inig (voyager).
La particule est un mot qui ne désigne ni un nom, ni un verbe. Elle peut être un démonstratif, un adverbe, une conjonction, etc. Comme: neṭa (lui) - zik (tôt) - mi (quand) ...

4-Apprendre le Kabyle




L' ORGANISATION POLITIQUE TRADITIONNELLE D'UNE TRIBU KABYLE

Un exemple d'organisation politique traditionnelle:
          Une tribu kabyle: les Iflissen-Lebhar
Article écrit en 1966 par Pierre Servier
dans  La  Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée  

                               Pour voir l'article, cliquer sur le lien suivant:

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remmm_0035-1474_1966_num_2_1_934

BERBERES OU ARABES?




Extrait du livre de l'anthropologue Hélène Claudot-Hawad: Arabes ou Berbères?



Au milieu du XIXe siècle, le savoir occidental se dote d'un nouvel objet scientifique : les " Berbères ", nom étranger à la population ainsi désignée. Dans le paradigme évolutionniste alors dominant, la figure du " Berbère " naît de la relation triangulaire instaurée avec l'" Arabe " et l'" Européen ". Suivant des registres multiples, les spécialistes s'appliquent à décliner différences et similitudes, disjonctions et conjonctions entre ces catégories.
Le corps à corps disciplinaire enfante des frontières mouvantes, interactives, constamment redéfinies. Berbères - aujourd'hui Imazighen - ou Arabes ? Berbères ou non Berbères ? Cet ouvrage questionne les conditions de production d'un domaine spécialisé : les " Études Berbères ". Il analyse la constitution de ses objets et de ses principes théoriques, sa légitimité académique ou son déclin à des périodes données. S'appuyant sur des itinéraires singuliers de recherche, il décortique la contingence des dispositifs de savoir et, finalement, la difficulté du regard scientifique.



1La question soulevée dans cet ouvrage, le statut des « études berbères », a déjà fait couler beaucoup d’encre et continue à interroger tous ceux qui se consacrent à l’étude des sociétés du Nord de l’Afrique. La distinction entre Berbères et Arabes est-elle une construction idéologique et politique héritée de la colonisation ou présente-t-elle une valeur heuristique ? Les textes rassemblés ici ont une finalité commune : explorer, selon l’expression que nous empruntons à l’introduction d’Hélène Claudot-Hawad, « les contraintes historiques de la structuration théorique » de ce savoir. Ils illustrent les conditions d’émergence des catégories induites par cette distinction entre Berbères et Arabes, les conséquences qui en découlent sur la définition des objets de recherche et, finalement, les déplacements critiques entraînés par le développement des travaux scientifiques.
2L’appellation même « berbère » est étrangère aux populations concernées par l’usage de cette langue parlée (avec de notables différences dialectales) par une partie des populations du Nord de l’Afrique et du Sahara, à côté de l’arabe, majoritaire, qui s’est diffusé avec l’implantation de l’islam et les conquêtes musulmanes. De manière générale, le peuplement berbère ne nous est connu qu’à travers le prisme de cultures étrangères, des Puniques aux Vandales en passant par les Romains, qui ont apporté dans ces régions leur lot successif d’influences extérieures, techniques, sociales, intellectuelles, religieuses, etc. Ce creuset laisse peu de marge à la spécification de catégories discrètes. L’hypothèse de différences raciales, avec le contenu totalisant que revendiquait cette notion de race il y a un siècle encore, n’a pu, en particulier, fonder durablement, note Gilles Boetsch, la conceptualisation essentialiste de cette différence entre Berbères et Arabes.
3De ce fait, l’opposition entre Berbères et Arabes se construit des références les plus diverses, et parfois contradictoires : entre villes et campagnes, ruraux et citadins (Kamel Chachoua), nomades et sédentaires (Rachid Bellil), sans qu’il existe une logique d’ensemble permettant une répartition exclusive du peuplement entre les catégories considérées ainsi comme les matrices analytiques de cette opposition. Le Berbère est aussi bien l’archétype du rural par opposition au citadin que le sédentaire habitant les ksours. Sédentaire, il s’oppose alors essentiellement au nomade arabe, prédateur et destructeur. Les représentations coloniales attribueront généralement aux « Berbères » un degré supérieur de civilisation résultant de ce mode de vue sédentaire, agricole, « démocratique », etc. Pour leur part, cependant, les Touaregs nomades entrent difficilement dans les distinctions opérées plus au Nord.
4On pourrait s’arrêter à ce premier constat d’un brouillage idéologique et conceptuel qui contribuerait à rendre caduque la distinction entre Berbères et Arabes, à ne voir dans les « études berbères » que constructions historiques et jugements de valeur sans portée heuristique, à s’arrêter au « mythe » sur la base duquel s’organise en définitive cette grille de lecture. Cette déconstruction est, certes, une étape nécessaire de l’investigation scientifique. Le « mythe » néanmoins ne s’est pas construit ex nihilo, il s’inscrit dans un contexte plus large que celui de la colonisation qui lui a conféré sa prétention à la scientificité, et il répond à des déterminations contextuelles s’exerçant sur le long terme. Pour rendre compte de la construction de ce mythe, les contributions ici réunies explorent deux thèmes importants : le rôle de la colonisation française dans la constitution de ces savoirs d’une part et, d’autre part, la place qu’occupent les études sur la parenté.
5Le premier est abordé avec la contribution stimulante de Salem Chaker qui établit que le « mythe berbère » est, y compris dans certaines de ses manifestations modernes, d’origine « arabe », et qu’il s’est élaboré sur la base de la marginalité attribuée au Berbère du point de vue politique (résistance à l’État) et religieux (christianisme ancien, auquel nous ajouterons la longue adhésion au kharijisme, « hérétique » au regard de l’islam sunnite malékite dominant). Beaucoup plus que la conséquence d’une « politique berbère » de la France, qu’on ne peut assimiler à la politique à l’égard des juifs, les représentations de l’« arabité » ont contribué à façonner celle de la « berbérité », dans le contexte colonial comme un obstacle au combat contre le colonialisme. Les revendications récentes d’une renaissance berbère portent la marque de ces représentations extérieures mais aussi des influences coloniales, à travers l’école française et la culture politique et intellectuelle qu’elle a contribué à diffuser. L’affirmation d’une identité amazigh exclusive et commune, la normalisation de l’écriture néo-tifinagh, sinon de la langue parlée, sont quelques-unes des manifestations d’un panberbérisme moderne sur lequel s’interroge Salem Chaker. Les contributions concernant le sort des études berbères en France, à propos du traitement des archives berbères du fonds Arsène Roux (Claude Brenier-Estrine), ou les difficultés de l’introduction de ces études dans l’université algérienne contemporaine (Dahbia Abrous) soulignent une certaine fragilité de cette entreprise.
6La réalité d’une politique berbère de la France est remise en cause par Mohamed Benhlal à propos du Dahir berbère de 1930 au Maroc et de l’une des manifestations, souvent mise en avant de cette prétendue volonté politique coloniale : le collège d’Azrow où les fils de notables recevaient un enseignement en berbère. En fait, cet enseignement destiné à la formation d’agents locaux de la colonisation ne put concurrencer celui dispensé en arabe dans d’autres collèges coloniaux, ainsi que l’enseignement religieux, et, finalement, les étudiants du collège participèrent pleinement au mouvement pour l’Indépendance. Toujours concernant le Maroc, el Khatir Aboulkacem souligne la permanence d’une dévalorisation de la culture berbère de la part des élites urbaines et étatiques arabisées. Dans des sociétés où le statut personnel et politique s’exprime fortement à travers l’idéologie filiative, les Berbères, ou du moins certains d’entre eux (les Lamtûna par exemple, sinon l’ensemble des Sanhâja, aux lendemains de l’épopée almoravide selon Ibn Khaldoun) sont considérés de longue date comme d’origine arabe yéménite, cette thèse se retrouvant dans la partie occidentale arabisée du Sahara. Alors que se développent les luttes anticoloniales au nom du nationalisme arabe, un curieux article de la revue militante Al Maghrib établit doctement que, n’ayant pas de généalogie reconnue, les Berbères ne peuvent accéder au Paradis qu’en se rattachant aux Arabes. Aux lendemains de l’Indépendance marocaine, les programmes scolaires continueront à se référer à cette origine arabe yéménite des Berbères.
7Ce qui nous amène au second point souligné dans l’ouvrage comme un facteur décisif de construction de l’opposition identitaire entre Arabes et Berbères : les représentations de la parenté et le rôle des travaux sur ce thème. Ce rôle est étudié par Hélène Claudot-Hawad qui précise que cette notion de parenté doit alors être entendue au sens large, concernant les « parents non apparentés », c’est-à-dire l’ensemble des relations sociales qui s’expriment en termes de parenté. De fait, nombre de caractérisations de la catégorie « berbère » se réfèrent aux dimensions « segmentaire », tribale, solidariste, etc., de l’organisation sociale des populations berbérophones empruntant au vocabulaire de la filiation et de l’alliance de mariage. L’idéologie filiative, l’extension des alliances impliquant l’effusion du sang (sacrificiel) ou le partage du lait féminin, les institutions « démocratiques » de ces formations sociales, sont autant de traits mobilisés pour justifier l’opposition entre Berbères et Arabes, même si les populations arabophones les partagent largement.
8Cette opposition se polarise sur un point qui me semble décisif : le traitement de la catégorie de genre, de la distinction du masculin/féminin. La dimension religieuse apparaît alors déterminante. Depuis Ibn Battuta au moins, et même auparavant, les voyageurs arabes s’interrogent sur la légitimité religieuse du statut des femmes berbères. Ce qu’on peut appeler le « mythe touareg » s’élabore en Occident sur la base de la considération de ces « musulmans féministes », pour reprendre l’heureuse expression d’Hélène Claudot-Hawad, et de leurs pratiques de matrilinéarité volontiers conçues comme un « matriarcat ». Les femmes « berbères » du nord du Maghreb, même si leur situation sociale et matérielle est souvent évoquée avec compassion, voient pourtant leur situation institutionnelle et leur autonomie culturelle voire personnelle considérées par les Occidentaux comme plus favorables que celles de leurs consœurs « arabes ». Il en résulte deux conséquences s’agissant de la construction du « mythe berbère ».
9Un premier effet de ces représentations est de justifier une certaine conjonction entre la catégorie « berbère » et le féminin qu’évoque Kamel Chachoua : « dès que l’élément féminin l’emporte (dans un couple, dans un pouvoir ou dans une société), on pense à la ruine, à la malédiction, au déshonneur, à la honte » (p. 50). Si les conséquences en termes de valeur peuvent éventuellement s’inverser dans notre vision occidentale, cette association d’un groupe social avec le féminin est généralement considérée sur un mode dévalorisant dont se faisait déjà l’écho Aristote l’Athénien, condamnant la gynécocratie spartiate pour ses conséquences néfastes sur l’ordre de la cité.
10Cette place du principe féminin contribue aussi à construire les figures de l’altérité : structurellement avec les formes de l’alliance de mariage et culturellement en définissant la figure de l’étranger. Sans nous engager dans une analyse des systèmes d’alliance, on peut noter qu’ils favorisent la conception d’une affiliation sociale par les femmes, filiative dans le cas de la matrilinéarité, qui questionne les auteurs arabes musulmans l’observant au Sahara (al Maghilî), matrimoniale, en conséquence des femmes « données » à des « étrangers », pactuelle (pactes de lait), etc. Se dessinent ainsi des ordres de la filiation et de l’alliance, de l’identique et du différent, de l’identité et de l’altérité que l’on observe dans la construction du mythe berbère mais aussi dans d’autres constructions sociales où est mise, sur d’autres scènes, la référence à la berbérité. L’arabisation des populations berbères d’une partie du Sahara occidental a préservé un îlot berbérophone qui se réduit comme peau de chagrin. Le terme désignant cette langue résiduelle, mais aussi une catégorie sociale, le terme znâga (formé à partir de Sanhâja), rend compte cependant de différences statutaires et politiques qui ne recoupent pas les différences linguistiques ou généalogiques. L’hispanisation complète des populations berbérophones des îles Canaries est, autant que le résultat des massacres initiaux, le fruit d’un métissage généralisé avec les femmes berbères dont se font l’écho les chroniques des conquérants. Ces représentations interviennent dans le champ scientifique, comme le manifeste le mythe berbère, mais aussi, avec un autre degré de rationalité et de légitimité scientifiques, la notion d’« autochtonie » avancée par Gabriel Camps pour rendre compte d’une culture berbère ancrée dans l’histoire longue, dont l’écriture, extérieure, laissera toujours « aux marges » la culture berbère (Hélène Claudot-Hawad).
11C’est pourtant une autre vision, réinvestissant de l’intérieur cette histoire à partir d’une relecture critique des travaux sur les Touaregs et de nouvelles recherches philologiques et archéologiques, que nous convient à partager Paulo Fernando de Moraes Farias et Harry T. Norris dans les deux textes par lesquels s’achève l’ouvrage. Concernant l’un et l’autre les frontières méridionales du monde berbérophone, ces textes soulignent la complexité de la production des identités « berbères » et leur relation subtilement dialectique avec celle des altérités, ici africaines et/ou musulmanes. On s’accorde pour considérer que les apports berbères ont été importants à l’origine des dynasties soudanaises musulmanes (Mali, Songhay). La localisation politique du pouvoir politique traduit certes des phénomènes de domination que manifestent l’usage de dialectes songhay dans certains groupes touaregs orientaux (Idawshaq, Igalan, Ibarogan…) et, autrefois, celui de l’azzer, dialecte soninké fortement berbérisé, chez les Berbères sahariens occidentaux. C’est cependant en référence à la définition « berbère » de l’identité/altérité que se construisent aussi les identités impériales totalisantes, ainsi que le montre Moraes Farias au fil de la passionnante enquête menée par lui sur l’origine du terme askya, titre par lequel est désigné l’empereur songhay.
12Le terme askya, emprunté au tamachek ashku qui désigne l’esclave mâle fils d’esclave jusqu’à la période de puberté, avec la connotation sémantique « être bien dressé », a subi une première évolution : esclave plus particulièrement chargé des chevaux, eux-mêmes associés au monde domestique intime, il désigne d’abord chez les Songhay un titre, toujours attribué à un esclave, dans le domaine de la cavalerie, puis un titre militaire. Ce titre se trouve investi d’un sens nouveau avec la rupture dynastique que représente l’avènement de l’askya Mohammed I. La légende de cet avènement est directement inspirée des mythes d’origine touaregs qui justifient la supériorité du neveu utérin sur l’oncle maternel, celle du neveu sur le fils dans la succession politique et la transmission des identités. Emprunt légitimant une captation dynastique ou similarité de structure, l’identité dynastique songhay dans son altérité au monde touareg traduit les mêmes mécanismes de définition des origines. Mohammed I, sauvé de la mise à mort généralisée des enfants mâles (thème testamentaire et coranique illustré par la vie de Moussa ou d’Ibrahîm), est élevé comme un esclave avant de révéler sa valeur. Ses exploits l’amènent à s’exiler chez les Arabes où il étudie l’islam. De retour, sur son cheval, il finit par tuer son oncle maternel (le plus proche parent masculin dans un calcul matrilinéaire de la filiation) et par lui succéder.
13L’identité berbère se conjugue ici avec l’identité musulmane, soulignant à nouveau la mouvance des frontières entre l’autre et le soi que fige le « mythe berbère ». Norris souligne par sa part dans son étude des écrits touaregs en langue arabe classique les continuités et ruptures que représente l’affirmation d’une identité musulmane à côté des autres déterminants de l’identité. Il réfute la thèse classique d’une islamisation superficielle de ces populations touarègues et note la qualité d’information, d’écriture et de créativité des écrits en arabe classique qu’elles ont produits depuis le xive siècle au moins. Souvent associés sur les supports rupestres aux inscriptions en tifinagh, ils traduisent aussi les transformations impliquées par l’usage de l’arabe dans ces écritures : le passage du signifiant intime, « érotique », à une pensée publique, intellectuelle et politique qui se traduit dans les grandes œuvres de l’islam soudanais.
14L’ouvrage prouve que la légitimité scientifique des « études berbères » reste entière, une fois déconstruits les mythes sur lesquels elles se sont élaborées. Leur avenir est déterminé cependant par une remise en question critique de la production des savoirs en ce domaine qui permet de comprendre la manière dont le « mythe », et les objets scientifiques qu’il a contribué à définir, s’inscrivent dans une problématique plus générale d’identification identitaire. Celle-ci plonge ses racines dans l’histoire millénaire des contacts de ces populations avec l’extérieur et se prolonge présentement avec une « renaissance » amazigh elle-même largement inscrite dans le contexte de cette problématique.

UN PEU D'HISTOIRE...

   
Habitée depuis la plus haute Antiquité, la Kabylie recèle des vestiges de toutes les civilisations préhistoriques et protohistoriques. La population, dense, semble s’être installée dans les régions de grès à limons rouges. Tandis que les habitants actuels sont installés dans des régions autrefois inoccupées.


Dans l’Antiquité :

Appelée par les Romains "Mons Ferratus" "La montagne dure comme le fer", la Kabylie vit quatre colonies romaines s’installer sur les ports de la côte : Igilgili (Djidjel), Saldae (Vgayeth, ex-Bougie), Ruzazus (Azeffoun), et dans la vallée de la Soummam Tubusuptu (Tiklat) à une trentaine de kilomètres de Vgayeth.

L’occupation romaine (146 av. J.-C.439 apr. J.-C.) s’est néanmoins vue opposer une résistance farouche cristallisée autour de deux figures historiques : Takfarinas et Firmus.
Le second faillit de 372 à 375 aboutir à l’expulsion des Romains des Maurétanies. Défenseur du peuple berbère, Firmus était un héros de l’idée de l’indépendance. Il réalisa même autour de lui une certaine unité au-delà de la Kabylie.


Takfarinas


"Iomnium" actuellement Tigzirt. Le premier, de l’an 17 à 24 apr. J.-C., à la tête de tribus dépossédées de leurs terres, a malmené les légionnaires d’Afrique.



Le second faillit de 372 à 375 aboutir à l’expulsion des Romains des Maurétanies. Défenseur du peuple berbère, Firmus était un héros de l’idée de l’indépendance. Il réalisa même autour de lui une certaine unité au-delà de la Kabylie.

Au Moyen âge :

Parmi les cités qui ont marqué l’histoire nord-africaine, figure Vgayeth (Béjaïa) connue dès l’Antiquité sous le nom de Saldae.
Sous les Hammadites, au Moyen Age, elle fut une capitale prospère qui rivalisa avec Tunis et fut rebaptisée En-Nassiria.

Invasion Musulmane:
La conquête de l'Afrique du Nord est décidée par le chef de la dynastie omeyade, Muawiya Ier. À l'aube de l'invasion, l'unité politique et administrative de la Berbérie orientale et centrale (les Aurès, actuellement à l'est de l'Algérie et à l'ouest de la Tunisie) était en grande partie réalisée par Kusayla, chef de la résistance à la Conquête musulmane du Maghreb (règne de 660 à 686). Kusayla, converti à l'islam, entre en conflit avec Oqba Ibn Nafi Al Fihri, général de l'armée des Omeyades.
À son décès en 686, Kahina prend la tête de la résistance. Elle était issue de la tribu des Djerawa, une tribu berbère zénète de Numidie, selon les chroniqueurs en langue arabe au Moyen Âge. Fille unique, elle aurait été élue ou nommée par sa tribu après la mort de son père. Kahina procéda à l'appel de nombreuses tribus de l'Afrique du Nord orientale et du Sud pour déclencher la guerre contre les Omeyades.
Elle défait par deux fois la grande armée des Omeyades grâce à l'apport des cavaliers des Banou Ifren.
Elle règne sur tout l'Ifriqiya pendant cinq ans. Vaincue en 693 par Hassan Ibn en N'uman dans la dernière bataille contre les Omeyades, elle se réfugie dans l'Amphithéâtre d'El Jem. Elle est enfin faite prisonnière, puis décapitée au lieu dit Bir El Kahina. Les chefs de l'armée Omeyades envoient sa tête en trophée au calife Abd al-Malik en Syrie.
Kahina sera la seule femme de l'histoire à combattre l'empire omeyyade. Les Omeyyades demandent aux Zénètes de leur fournir douze mille combattants pour la conquête de l'Andalousie comme condition à la cessation de la guerre.
L'intervention de Musa ben Nusayr règle le problème avec les Berbères en nommant Tariq ibn Ziyad à la tête de l'armée zénète et des autres Berbères. Son fils devient gouverneur de la région des Aurès et par la suite sa tribu aura un pouvoir lors des Zirides dans les Aurès.


Reine Kahina



Invasion Française:

 Au 19 ème siècle : La prise de la Kabylie par les Français en 1857 eut des conséquences désastreuses sur le plan économique, et provoqua une déstabilisation de l’organisation socio-politique, d’où les diverses insurrections fortement réprimées en 1864 et en 1865.

La plus rude fut celle de 1871, menée par El-Mokrani, Fadhma n’Soumeur , Kheich Ahadath, Bou Beghla. La seule opération du séquestre fit perdre à cette région 2 639 000 hectares (Abbas cité par Ouerdane, 1988) et 36 millions de francs en imposition de guerre (Ageron, 1964).

L’émigration vers l’Europe : Après ces événements, débuta l’exil à l’échelle interne et externe. À titre d’exemple, la grande majorité des 5000 travailleurs algériens émigrés en France en 1912 étaient kabyles (Julien, 1952).

Écrasée par la misère, la Kabylie fut un foyer du nationalisme. Ainsi, c’est au sein des 100 000 travailleurs algériens principalement kabyles qu’est né le "Congrès des ouvriers nord-africains" (idem) qui s’est ensuite transformé en"I’Étoile Nord-Africaine". Selon M. Kaddache (cité par Ouerdane), cinq des huit fondateurs de ce mouvement sont kabyles.

La Kabylie demeure un bastion permanent de la résistance. Elle joua un rôle notoire pendant la guerre, puis après l’indépendance avec son opposition au pouvoir central.

Les diverses répressions (notamment d’ordre linguistique et identitaire) qu’elle eut à subir donnèrent naissance au " printemps berbère " de 1980-1981. Et, depuis octobre 1988, les revendications culturelles et démocratiques se sont intensifiées.
La région devient française progressivement à partir de 1857 et se soulève périodiquement, notamment en 1870 (« révolte des Mokrani »).

"Révolte des Mokrani"

La répression française se solde par de nombreuses arrestations, des déportations, notamment en Nouvelle Calédonie (voir Kabyles du Pacifique). La colonisation se traduit aussi par une accélération de l'émigration vers d'autres régions du pays et vers l'étranger. La France, à travers les " bureaux arabes ", procède également à l'arabisation des noms de familles et de lieux en Kabylie. C'est ainsi qu' Iwadiyen deviennent les Ouadhias, At Zmenzer devient Beni Zùenzer ou encore At Yahia en Ould Yahia.
Pendant la guerre d'indépendance, la Kabylie est la région la plus touchée du fait de l'importance des maquis et de la répression et de l'implication de ses habitants. Le FLN y a recruté plusieurs de ses chefs historiques parmi lesquels Abane Ramdane et Krim Belkacem.

De l'indépendance à de nouvelles revendications:

La région s'est opposée à Alger à plusieurs reprises, d'abord en 1970 : le Front des forces socialistes de Hocine Aït Ahmed et de Yaha Abdelhafid conteste l'autorité du parti unique. En 1980, l’absence de libertés (individuelles et collectives) et la répression féroce exercée par le pouvoir en place suscitent la grogne populaire. Après l’interdiction d’une conférence sur les poèmes berbères anciens, toute la Kabylie se soulève. La contestation, qui part de l’université de Tizi Ouzou, est menée par des milliers d’étudiants et touche toute la Kabylie et Alger, secoue sérieusement le pouvoir en place et ébranle le dogme de la pensée unique. C’est le printemps berbère ! Là encore, la revendication identitaire et linguistique est la pierre angulaire du mouvement de protestation. La répression, une fois de plus, est atroce : des centaines de blessés et de torturés, une vingtaine d’étudiants et militants berbéristes emprisonnés, dont la plupart appartient au mouvement d’extrême gauche appelé GCR (Groupe communiste révolutionnaire, le PST après l’ouverture démocratique en 1988). Ils sont par surcroît taxés de régionalistes, d’athées, d’éléments à la solde des puissances étrangères...

Vidéo: Le Printemps Berbère:



Ce réveil culturel s'intensifie à l'occasion du durcissement de l'arabisation en Algérie dans les années 90. En 1994-1995, l'année scolaire fait l'objet d'un boycott appelé « grève du cartable ». En juin et juillet 1998, la région s'embrase à nouveau après l'assassinat du chanteur Matoub Lounès et à l'occasion de l'entrée en vigueur d'une loi généralisant l'usage de la langue arabe dans tous les domaines.

A partir d'avril 2001, de graves émeutes provoquées par l'assassinat d'un jeune par des gendarmes accentuent la rupture avec les autorités: c'est le Printemps noir.
En effet, le 18 avril 2001, l'assassinat d'un lycéen kabyle par la gendarmerie nationale met le feu aux poudres entre les Kabyles et l'État algérien. Dans une dizaine de villes, des manifestations aux allures de révolte embrasent les rues jusqu'en juillet. Les accrochages avec les forces de l'ordre engendreront la mort d'une centaine de personnes. Des dizaines d'autres seront blessées, les forces policières ayant été autorisées à ouvrir le feu à balles réelles dans la foule des manifestants. Depuis ces événements, les relations des populations kabyles avec le gouvernement algérien sont tachées de sang. Régulièrement, des manifestations en faveur des revendications kabyles tournent en émeutes violemment réprimées. Depuis le début des années 2000, les morts se comptent par dizaines et les blessés par milliers en Kabylie, où manifestations, répression et émeutes sont devenues le lot quotidien de la population.
Printemps Noir

Une revendication autonomiste, qui était jusque-là le fait de quelques intellectuels, est désormais portée par le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), dirigé par le chanteur Ferhat Mehenni.

ETYMOLOGIE ET GEOGRAPHIE

La Kabylie est une région historique et ethnolinguistique fortement homogène, située dans le nord de l’Algérie, à l’est d’Alger. Pays de montagnes densément peuplées, elle est entourée de plaines littorales à l’ouest et à l’est, au nord par la Méditerranée et au sud par les Hauts Plateaux. Dénuée d’existence administrative globale, elle tient son nom des Kabyles, population berbère dont elle est le foyer. Le mot "kabyle" vient de l'arabe qabila (pl. qabail), qui signifie "tribus". C'est le terme que les Européens ont utilisé au XVIIIe siècle pour désigner ces farouches montagnards qui portaient des noms différents en fonction des tribus auxquelles ils appartenaient.Les arabophones, quant à eux, utilisaient le mot Zwawa. Ces tribus sont classées par les Arabes en grandes et petites tribus, d'où la nomenclature actuelle de Grande et Petite Kabylie.
 
Carte de la Kabylie

Actuellement, la Kabylie est appelée par ses habitants « Tamurt n Leqvayel » (La terre des Kabyles). Le pays des montagnes représente le Djurdjura occidental que les anciens appelaient « Aït Wadda » (Ceux d'en-bas) et le Djurdjura oriental qu'ils appelaient « Aït Oufella » (Ceux d'en-haut). 
La Kabylie possède une côte qui s'étend sur plusieurs centaines de kilomètres. Elle fait partie de l'Atlas et se situe donc en bordure de la Méditerranée qui lui fournit ce que l'on appelle « la corniche kabyle », située entre Bougie et Jijel, dans ce qui était appelé colonialement la « Petite Kabylie ».
La Kabylie couvre plusieurs circonscriptions ou wilaya de l'Algérie : Tizi Ouzou et Béjaïa (Vgayet), la majeur partie de Bouira  et Bordj Bou Arreridj, et une partie des wilayas de Sétif, Boumerdes, Jijel et de M'Sila..
Trois grands massifs montagneux occupent la plus grande partie de la région :
  • Au Nord, la chaîne de la Kabylie maritime, culminant aux Aït Djennad (1278 m)
  • Au Sud, le Djurdjura, dominant la vallée de la Soummam, culminant au Lalla-Khadîdja (2308 m)
  • Entre les deux, le massif Agawa, le plus densément peuplé, avec 800 m d'altitude moyenne. C'est là où se trouve la plus grande ville de la Grande Kabylie, Tizi Ouzou. 

    Massif du Djurdjura