jeudi 17 mai 2012

FOLKLORE KABYLE

Eugène Dumas, auteur de: « La Kabylie, traditions ancestrales » explique: « Les Kabyles, seuls parmi les nations musulmanes, possèdent un code à eux, dont les prescriptions ne dérivent ni du Coran, ni des commentaires sacrés, mais d’usages antérieurs qui se sont maintenus à travers les siècles, à travers même les changements de religion. C’est ce droit coutumier que les Amines consultent en toute occasion. Les vieillards, les savants l’ont reçu traditionnellement ; ils en conservent le dépôt pour le transmettre intact à leurs enfants ».


1.Exemple des "Idhebalen", groupes de musique traditionnelle kabyle: 







2.Les Bijoux Kabyles:

Leur particularité est la présence d’émaux de couleurs différentes (bleus, verts,
jaunes pour les pièces récentes) qui contrastent avec le rouge vif du cabochon en
corail serti. L'émail est une poudre qui se compose en général de sable, de minium,
de potasse, et de soude finement broyés. A température élevée, il se vitrifie. Les
différents oxydes utilisés pour le teinter sont :
*l'oxyde de chrome pour le vert foncé translucide.
*l'oxyde de cobalt pour le bleu translucide.
*le bioxyde de cuivre pour le vert clair opaque.
*le chromate de plomb pour le jaune.
La préparation en est complexe et de nos jours, les artisans se contentent d'acheter
des émaux prêts à l'emploi.
La technique de l'émaillage pratiquée en Kabylie revêt un caractère particulier qui
consiste à délimiter les parties des bijoux destinées à être colorées. Pour cela des
fils en argent sont soudés sur une plaque d'argent. Ils délimitent des compartiments
qui reçoivent les émaux. En outre une concentration plus ou moins importante de
substance colorante permet d'obtenir des couleurs plus ou moins vives ou plus ou
moins sombres, mais la marge de manoeuvre du bijoutier est très étroite.
Après un séchage à l'air ambiant, la pièce de bijouterie est placée dans un four. Les
émaux ne prendront un aspect brillant et lumineux qu’après avoir été refroidis. La
moindre erreur de dosage ou de température peut entraîner une catastrophe. Trop
concentré ou au contraire trop dilué, le colorant ne cristallise pas ou donne un
résultat médiocre. De plus aucune reprise n’est possible. Cependant, l’artisan a une
très grande connaissance de son travail et il rate rarement une pièce, allant même
jusqu'à obtenir de très subtiles variantes de couleurs. Outre l'émaillage l’artisan
utilise d'autres techniques telles le filigrane, la granulation, l'incision et la gravure
sur plomb.
Pour la soudure, l'artisan kabyle utilise différents titrages d'argent. Le corps du
bijou est en argent pratiquement pur (titrage supérieur à 900 millièmes). Pour les
soudures les alliages utilisés vont de 831 millièmes à 475 millièmes d'argent par
partie (la partie restante étant du borax et du cuivre) et le bijoutier utilise cinq
alliages de titrages décroissants. Leur température de fusion va de 830° à 700°c.
S'il multiplie les soudures, l'artisan doit en effet utilisé des alliages dont le titrage
est de plus en plus faible et dont le point de fusion est de plus en plus bas. Ceci
signifie que lorsqu'il fait une soudure, il est capable d'évaluer à moins de trente
degrés près la température de sa lampe à souder, sans quoi il dégraderait gravement
le bijou qu'il travaille.
La température optimale de soudure d'un alliage étant d'une petite dizaine de degrés
au-dessus de son point de fusion, l'atteindre est un véritable exploit d'autant que la
lampe à souder est le plus souvent artisanale. Malgré ces contraintes extrêmes,
l'artisan kabyle rate très rarement une soudure, sachant obtenir la température
optimale. Plus qu'un artisan, il est un artiste du feu !



 Vidéo: La Femme Kabyle et ses Joyaux:




3.La poterie Kabyle:


L'histoire de la poterie remonte à l'an 670 de notre ère. Cette période coïncide avec la création de la ville de Kaïrouan, première ville musulmane d'Afrique du Nord, symbole du triomphe définitif de l'invasion arabe. 




A partir de cette date et jusqu'au XIème siècle. tous les principes civilisationnels vont provenir uniquement de l'0rient.
Au milieu de ce siècle, nous verrons alors déferler sur la Berbérie Orientale un flot d'envahisseurs nomades envoyés par le calife du Caire. cela restera un événement capital qui ne manquera pas de bouleverser la physionomie du pays.

Mais cette série d'invasions va changer les principes civilisateurs qui proviendront désormais de l'occident.

Un art complexe va voir le jour, «l'hispano-mauresque» s'ajoutera aux thèmes déjà connus en les supplantant pendant près de quatre siècles jusqu'à la domination turque qui rétablira ainsi un courant initial «Est-Ouest».

L'art de la Berbérie va s'enrichir des notions turques et vice-versa. Ce qui éclaircira bien des zones d'ombres concernant le problème des parentés de l'art africain en général.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la poterie n'est pas à proprement parler un métier. C"est une des tâches de la maîtresse de maison comme le travail de la laine; d'ailleurs le fuseau pourra servir à l'occasion à filer des vêtements aussi bien que pour polir un plat en terre cuite.

A l'origine. les poteries ont été réalisées en famille pour être échangées ensuite entre les voisines.

Dans les Aurès on dit que l'argile, source du monde: «appartient à la femme». C'est pour cela que l'on réserve souvent à celle-ci le revêtement du foyer. de la terrasse ou de l'aire à battre le blé. Les potières restent. dans un souci constant de perfection. liées aux croyances qui réfèrent aux influences réciproques de la terre féconde. en symbiose avec la nature féminine des choses dans une harmonie qui donne la vie.

La poterie joue avec le feu, avec la terre et avec cet élément vital qu'est l'eau.
Elle entre ainsi en relation avec des forces mystérieuses qui lui inspirent des secrets et des interdits.


 Vidéo:La poterie Kabyle artisanale:










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