jeudi 17 mai 2012

QUELQUES PERSONNALITES KABYLES

1. Idir

La star de la chanson algérienne kabyle, connus dans le monde entier pas sa voix d'or, un homme qui s'a convertis au domaine de la musique par hasard, Alias Idir et qui signifie en kabyle « il vivra », nom traditionnellement donné aux enfants nés difficilement afin de les encourager a vivre. De son vrai nom Hamid Cheriet arrivé au monde en 1949 dans le village kabyle d'Aït Lahcène.
Fils de berger, le jeune Hamid décida d'étudier la géologie et était destiné à une carrière dans l'industrie pétrolière algérienne. L'avenir va cependant le diriger sur un autre chemin. En 1973, il démarre sa carrière par hasard en remplaçant une chanteuse, pour qui il avait composé une berceuse, à Radio Alger et interprète une chanson qui va devenir son premier succès radiophonique : 'Rsed ayidess' qui signifie "Que le Sommeil Tombe".
En 1975 il vient à Paris signer un contrat avec Pathé Marconi qui lui produit son premier album "A Vava Inouva", dont ce titre sera un tube planétaire: il traversera 77 pays, sera traduit en 15 langues... La version française a été interprétée par le duo David Jisse et Dominique Marge en 1976, avec des paroles poétiques et une voix de femme très douce.
Suivent Ay Arrac-Nne (1979), Identités (1999) et La France des couleurs (2007).

2. Mouloud Mammeri 


Le fils de ATH YENNI, un écrivain, anthropologue et linguiste, une chandelle qui s'est brûlé afin d'éclaircir la voie des autres.
Arrivé au monde le 28 décembre 1917 à Taourirt Mimoun 'ATH YENNI' en kabylie.
A l'âge de 12 ans, le petit Mouloud rejoint son oncle à RABAT (Maroc) où il débute ses études secondaires. Il y reste 4 ans avant de renter à Alger pour poursuivre ses études au lycée Bugeaud. Ensuite il part à Paris où il entame ses études supérieures au lycée Louis le Grand ayant l'intention de renter à l'école normale supérieure, projet avorté par la seconde guerre mondiale.
Mobilisé en 1934 et libéré en 1940, il s'inscrit à la Faculté des Lettres d'Alger. Remobilisé après le débarquement américain, il participe aux campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne.
A la fin de la guerre, il prépare à Paris un concours de professorat de Lettres et rentre en Algérie en Septembre 1947. Il enseigne à Médéa, puis à Ben Aknoun et doit, sous la pression des événements, quitter Alger en 1957.
De 1957 à 1962, il reste au Maroc et rejoint l'Algérie au lendemain de son indépendance. Mouloud MAMMERI dirigea alors le Centre de Recherches Anthropologiques, Préhistoriques et Ethnographiques d'Alger (C.R.A.P.E.) jusqu'en 1979 tout en donnant des cours à l'Université d'Alger. Il eut également un passage éphémère à la tête de la première union nationale des écrivains algériens qu'il abandonnera pour discordance de vue et de rôle de l'écrivain dans la société.
Il fut maître de la chaîne de Berbère à l'université d'Alger de 1962 à 1969 où certaines matières telles l'ethnologie et l'anthropologie jugées sciences coloniales durent disparaître des enseignements universitaires. Il anima alors bénévolement des cours de langue Berbère jusqu'en 1973.
En 1982, il fondait à Paris le Centre d'Études et de Recherches Amazighes (C.E.R.AM.) et la revue Awal, comme il animait également un séminaire sur la langue et la littérature amazighes sous forme de conférences complémentaires au sein de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (E.H.E.S.S.). Ce long itinéraire scientifique lui a permis de rassembler une somme d'éléments fondamentaux sur la langue et la littérature amazighes.
Le 25 février 1989 Mouloud Mammeri s'éteint lors d'un accident de la route près de Aïn Eddefla à son retour d'un colloque à Oujda (Maroc).
 
Et parmi les célèbres citations de ce grand homme :

"Vous me faites le chantre de la culture berbère et c'est vrai. Cette culture est la mienne, elle est aussi la vôtre. Elle est une des composantes de la culture algérienne, elle contribue à l'enrichir, à la diversifier, et à ce titre je tiens (comme vous devriez le faire avec moi) non seulement à la maintenir mais à la développer ». 


3. Mohamed Saïd Fellag


Une étoile qui brille dans le ciel de la culture de la patrie berbère, un génie qui a pu graver son nom dans la liste des rebelles du monde , un humoriste qui a pu dessiner le sourire sur les lèvres des milliers de gens petits et grands. C'est bien sur, monsieur Mohammed Saïd fellag.
Né en 1950 dans l'immense montagne de Djurdjura en grande Kabylie en Algérie.
Il étudie les arts dramatiques à l'age de 18ans et se produit dans le nombreux théâtre d'Algérie au cours des années 1970. Après, Fellag devra quitter son pays.
En 1978, il fait un périple en France et au Canada vivant de petits boulots médiocres et repoussant sans cesse au lendemain ses grands projets.
En 1985, il retourna dans son Algérie natale et repense enfin à réaliser tout ce qu'il avait cogité.
Il lance alors en 1986 son premier spectacle "les aventures de Tchop" et ensuite plusieurs lui succèderont.
Pour l'instant, on associe souvent Mohamed Fellag avec son spectacle "Djurdjurassique Bled". Son premier spectacle en français lui vaudra le grand prix de la critique théâtrale et musicale en 1997-1998.
Dans ce spectacle, il nous raconte l'histoire de son pays natal, ses angoisses, ses folies et l'humanité de son peuple. Ainsi il parcourt en différentes étapes la description de l'Algérie...

Et en 1995, une bombe explosera au cours de son spectacle. Cachée dans les toilettes des femmes. Terriblement bouleversé, c'est à partir de là que Fellag s'exilera à Paris.
Fellag cet artiste qui nous fait vivre ses paroles a travers son style humoriste mais surtout très réaliste. 

 

4. Matoub Lounès



Lounès Matoub, plus communément appelé Matoub Lounès, est un chanteur et poète kabyle, engagé dans la revendication identitaire berbère.
Il est né à Taourirt Moussa Ouamar le 24 janvier 1956, en Kabylie, Algérie. Il meurt le 25 juin 1998, assassiné sur la route de At Douala. Officiellement, cet assassinat est attribué au GIA. Mais le pouvoir algérien est accusé, notamment par sa famille de l'avoir assassiné.

Matoub acquiert un statut de martyr pour les régionalistes et militants kabyles, qui estiment que leurs droits sont bafoués.

A l'age de neuf ans, il fabrique sa première guitare à partir d'un bidon d'huile de moteur vide, et compose ses premières chansons durant l'adolescence.

Sa prise de conscience identitaire et culturel débute à la confrontation armée entre les Kabyles et les forces gouvernementales en 1963-1964.

En 1968, le gouvernement algérien introduit une politique d'arabisation dans le système éducatif au détriment du berbère. Matoub réagit en n'allant pas à l'école. Finalement, il quitte le système éducatif et devient autodidacte. En 1978, il émigre en France à la recherche de travail.

Arrivé en France, Matoub Lounès anime plusieurs soirées dans des cafés parisiens fréquentés par la communauté kabyle. C'est là qu'il se fait remarquer par le chanteur Idir qui l'aide à enregistrer son premier album, Ay Izem, qui remporte un vif succès.

En 1980, le poète se produit pour la première fois à l'Olympia en plein évènements du printemps berbère. Il monte alors sur scène habillé d'une tenue militaire pour manifester son soutien aux manifestants kabyles.

Depuis la sortie de son premier album Ay izem (Ô lion), Matoub Lounès célèbre les combattants de l'indépendance et fustige les dirigeants de l'Algérie à qui il reproche d'avoir usurpé le pouvoir et de brider la liberté d'expression. Chef de file du combat pour la reconnaissance de la langue berbère, il est grièvement blessé par un gendarme en octobre 1988. Il raconte sa longue convalescence dans l'album L'Ironie du sort (1989).

Les textes de Matoub Lounès sont revendicatifs et se consacrent à la défense de la culture berbère.

Il s'oppose à la politique d'arabisation et d'islamisation de l'Algérie. Il parle le kabyle, le français, et comprend l'arabe sans l'employer. C'est un partisan de la laïcité et de la démocratie, et s'est fait le porte-parole des laissés-pour-compte et des femmes.

Opposé à l'islamisme et au terrorisme islamiste, il condamne l'assassinat d'intellectuels. Il fut enlevé le 25 septembre 1994 par le GIA (Groupe Islamique Armée), puis libéré au terme d'une mobilisation de l'opinion publique de la communauté kabyle. La même année, il publie un ouvrage autobiographique, Rebelle, et reçoit le Prix de la mémoire des mains de Danielle Mitterrand.


 

En 1998, il sort l' album "Lettre ouverte aux...".  Il y dénonce la lâcheté et la stupidité du pouvoir algérien. Le morceau de l'album éponyme, est construite en « kacide » (enchaînement de musiques différentes). Le dernier morceau est une parodie de Kassaman, l'hymne national algérien. Ce dernier lui coûta la vie.

Le 25 juin 1998, il est assassiné sur la route menant de Tizi Ouzou à At Douala en Kabylie à quelques kilomètres de son village natal (Taourirt Moussa). Les conditions de ce meurtre n'ont jamais été élucidées. Les funérailles du chanteur drainèrent des centaines de milliers de personnes, tandis que toute la région connut plusieurs semaines d'émeutes.

Le 30 juin 1998, le GIA revendique son assassinat.

Une fondation portant le nom du chanteur a été créée par ses proches pour perpétuer sa mémoire, faire la lumière sur l'assassinat et promouvoir les valeurs d'humanisme défendues pendant la vie de Matoub Lounès .

Cinq rues portant le nom de Matoub Lounès ont été inaugurées en France à sa mémoire :
* A Paris
* A Aubervilliers
* Dans la commune de Saint-Martin-d'Hères près de Grenoble.
* À Vaulx-en-Velin près de Lyon le 22 novembre 2003.
* Dans la commune de Pierrefitte (Seine Saint Denis)

Matoub Lounès est de tous les artistes kabyles, le plus connu en Kabylie comme dans le monde entier en raison de son engagement.


Vidéo: Chanson constestataire de Matoub Lounès:



Sa musique s'appuie sur l'usage d'instruments traditionnels comme le mandole et reprend les thèmes du folklore kabyle.



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